Je vous rappelle que Isthme Recherches (institut international sur les souffrances au travail et le harcèlement moral en entreprise) organise un petit déjeuner :
* le 14 octobre prochain à la CANTINE ( 151, rue Montmartre 75002 PARIS).
* de 8h à 10h,
sur le thème :
DU HARCELEMENT MORAL AU MANAGEMENT IMMORAL
QUELLES PERSPECTIVES POUR L'ENTREPRISE ET LES VICTIMES ?
Avec les interventions de nos experts, spécialistes du harcèlement moral :
• Me XXXX, avocat intervenant en Droit du Travail et harcèlement moral, cabinet Hincker et Associés : Panorama juridique du harcèlement moral dans l’entreprise.
• Dr Jean-Pierre Amiot, psychiatre et psychanalyste, ancien interne des Hôpitaux Psychiatriques : La reconstruction des victimes de harcèlement moral.
• Sophie Soria-Glo, consultant, coach certifié et conseil en communication, cabinet Le Nouveau Coaching Ethique, Présidente de ISTHME-Recherches et Secrétaire Générale de L’Atelier Européen : Le paradoxe du management immoral, ou pourquoi repenser les formes d'organisation et de management de l'entreprise ?
Il s'agira d'un débat-conférence auquel 100 DRH ont été invités, l'objectif notamment est de pouvoir instaurer le dialogue entre des victimes et des directions d'entreprise.
Tous détails complémentaires ici : http://isthme-recherches.blogspot.com/2010_08_01_archive.html
Cette démarche s'inscrit dans une volonté de prévention qui devient nécessaire. Récemment jeudi dernier, France2 lors de son émission Envoyé Spécial dévoilait les méthodes de management utilisées par France Télécom/Orange, des techniques mises au point pour faire craquer le personnel et générer des "départs volontaires" sur démission...
voir la vidéo ici : http://envoye-special.france2.fr/index-fr.php?page=reportage-bonus&id_article=2516
Que s’est-il passé à France Telecom ?
un reportage de Bernard Nicolas et Jacques Massard
Plusieurs dizaines de suicides marquent l’histoire de France Télécom depuis 2 ans. Que se passe-t-il au sein de cette entreprise de plus de 100.000 personnes, fleuron de l’industrie française ? Au travers de témoignages et de documents inédits, nous découvrons un système de management mis en place dès 2004 dont le but était d’inciter au départ 22.000 personnes en 3 ans. Les salariés ont été soumis aux mutations forcées, à de nouveaux métiers sans formation, ou à des suppressions de postes non négociables. Et les dirigeants de France Télécom semblaient avoir tout prévu, y compris les dégâts psychologiques sur les salariés.
En effet, parfois les méthodes employées conduisent directement à des suicides de désespoir, car tous, à des moments donnés de notre vie, nous sommes plus ou moins fragiles, et on ne réagit pas tous pareils.
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Sophie Soria-Glo, consultante, Président de l'association Isthme-Recherches, a fait savoir que son associé avocat Maître XXXXX a été saisi par la famille d'un médecin du travail qui s'est suicidée en Alsace à 59 ans, ne laissant aucun doute par un message laissé sur l'origine de son geste.
http://isthme-recherches.blogspot.com/2010/10/harcelement-moral-un-medecin-du-travail.htm
D’après AFP 01.10.2010
La famille d'un médecin du travail strasbourgeois qui s'est suicidé entre vendredi et lundi va porter plainte pour harcèlement moral en début de semaine prochaine, ont annoncé ses avocats vendredi à Strasbourg.
Le docteur Marie-Magdeleine Gressé, 59 ans, a mis fin à ses jours d'une injection létale à son domicile entre samedi, jour du dernier contact avec ses proches, et lundi, quand son corps a été découvert, selon Me XXXX et Me Laurent Hincker.
"Nous allons déposer une plainte contre X au nom de la famille afin qu'une enquête soit diligentée pour déterminer si des pressions ont été exercées sur le Dr Gressé, et si oui par qui", a déclaré Me XXXXX lors d'une conférence de presse. Employée de l'association Alsace santé au travail (AST 67), le médecin a laissé une lettre qui témoigne selon les avocats de sa souffrance subie dans son travail.
"Ne pleurez pas, je suis mieux que soumise à la torture d'AST 67. Merci de faire le nécessaire pour que dans un premier temps au moins la justice mette en prison les meurtriers d'AST 67", écrit-elle dans ce courrier partiellement communiqué à la presse, dont elle aurait laissé un exemplaire à son domicile et un autre à son frère.
Contacté par l'AFP, le directeur de l'association, Christian Deschamps, s'est déclaré "surpris et choqué" par ce suicide et a nié toute pression d'AST 67 sur le médecin.
Mme Gressé, qui était en arrêt maladie depuis un mois, intervenait pour le compte de son employeur à France 3 Alsace, ARTE, et à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).
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Sophie Soria-Glo s'est aussi exprimée sur France-Info : je vous conseille de bien écouter la bande audio, il y a des conseils intéressants..
http://www.france-info.com/chroniques-modes-de-vie-2010-09-16-le-harcelement-moral,485632-485632-81-179.html
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Je pense déjà que deux heures ne seront pas suffisantes pour aborder toute la problématique et engager le dialogue.
Rappelons que selon la loi, ce sont les médecins du travail qui doivent agir en premier face à un cas "déclaré" de harcèlement moral, mais étant sous lien de subordination vis-à-vis de l'employeur, ils leur arrivent d'avoir peur pour leurs propres postes.
Les autres acteurs potentiels à solliciter : l'inspection du travail, les syndicats... et demander l'adhésion des collègues.
Dans la plupart des cas de figure que je connais, la direction de l'entreprise décide de se passer des services de la "victime" : victime de harcèlement, souvent développant des troubles de santé assez importants (quand ce n'est pas la mort), victime par la perte de son emploi.
La direction appuie souvent la hiérarchie en place, même si elle est fautive. Les cas où la direction donne raison à la victime sont très, très rares.
Il reste aussi le cas des fonctionnaires qui sont aussi terriblement touchés, car l'administration ne licencie pas ! elle peut radier cependant...
Enfin, il faut savoir qu'à l'heure actuelle, il est vraiment conseillé de porter plainte contre X, auprès d'un commissariat de police (s'ils acceptent de prendre votre plainte), ou directement auprès du Procureur de la République, les tribunaux prudhomaux étant encore trop timorés dans l'application de la loi, et n'ayant pas les moyens de procéder aux enquêtes, surtout quand il faut prendre en défaut des défenses bien huilées et orchestrées de la part des employeurs... et le talent de leurs avocats pour mentir effrontément à la barre !
A partir du moment où une victime prend conscience de la spirale infernale dans laquelle elle se retrouve, il est souvent trop tard pour inverser la tendance : collecter alors le maximum d'éléments pour constituer un dossier.
Théoriquement aussi, il devrait y avoir des médiateurs dédiés dans les entreprises, mais il semble que celles-ci ait omis de les mettre en place, ne voulant que personne puisse s'ingérer dans leurs décisions, et selon un principe archaïque dans le droit du travail, l'employeur est souverain dans ses décisions d'organisation, ce qui donne lieu à bien des dérives, et ce que les tribunaux ont un peu trop tendance à entériner.
Je compte me rendre à ce petit déjeuner, et je sais qu'une autre overblogueuse doit y aller aussi, donc nous ne manquerons pas de vous informer de ce que nous avons appris sur le sujet pour que vous puissiez diffuser autour de vous et propager la bonne parole !